Gestion de l’Art Le cas des théâtres nationaux en Grèce: personnes et organes administratives


                                                    

Stamatis Gargalianos 

Professeur Associé 

Université de la Macédoine de l’Ouest   

Dimitra Tsiaka

Directrice de 5th Lamia Gymnasium


Résumé

Cet article trait la question de la direction des théâtres nationaux en Grèce, notamment en ce qui concerne les personnes et organes administratives. Ainsi on analyse ici le statut et les obligations administratives de telles personnes vis-à-vis leur personnel de tout type. En général, l’administration est la tâche d’un directeur artistique qui souvent est un metteur en scène connu sur le territoire grec, accompagné d’un conseil administratif, composé du Maire de la Ville comme président et de certains personnalités (pas nécessairement artistiques) comme membres. On examine aussi ici le rôle et la fonction des autres organes administratifs, comme celui du Conseil d’ Administration et les relations qui se tissent entre le directeur et le Conseil.

Mots-clefs : Gestion, Direction, Théâtres Nationaux, Organes, Gestion, Administration

Introduction

Le directeur d’un Théâtre National en Grèce aujourd’hui constate chaque jour qu’il n’est pas le seul à décider dans l’établissement où il est supposé  être la tête et l’unique responsable. Il se trouve confronté aux deux autres organes, surtout au C.d’A., dont le président à un pouvoir parfois égal à celui di directeur, à bien de niveaux. Malgré tout, il ne peut pas réagir puisque la législation n’a pas eu comme but la liberté des directeurs, mais la sécurité de l’argent public, il a ainsi proposé une loi qui mettait les trois organes de direction dans une certaine interdépendance et un certain contrôle réciproque. W. Baumol ne pouvait jamais soupçonner que sa loi serait valable grâce, aussi, à des paramètres internes aux théâtres, créés au fur et à mesure, comme celui d’une bureaucratie extrême. Il est évident que ces formes de contrôle empêchent la circulation rapide de l’argent qui doit circuler dans les théâtres, situation qui peut conduire à une baisse de la productivité et par conséquent à une justification des axiomes baumoliens.

Partie première: quelles personnes pour la direction?

  La difficulté majeure vient du statut même du directeur et ceci pour une raison assez importante: en général celui qui se met à la tête des théâtres nationaux est un artiste de renommée nationale, parfois même internationale, n’ayant souvent aucune compétence administrative ou organisatrice (Gargalianos, 1994 : 164). La décision de cette nomination est prise par le Ministère de la Culture, qui nomme un artiste dans le but de donner, indirectement, un certain prestige à des établissements de ce type. Par conséquent, les directeurs des théâtres nationaux grecs sont parfaitement capables d’élaborer et de proposer des choix sur le plan artistique mais pas sur le plan administratif. A leur tour, ces choix ne correspondent pas toujours a)  aux options du C.d’A. et surtout de son président  b) aux potentiels financiers du Théâtre qu’il dirige.

     Ce choix du Ministère de la Culture est un point assez délicat. Il est justifié par une certaine volonté, fondée sur les principes du «marketing publicitaire»: un artiste de renommée internationale est celui qui peut attirer une large partie du public. Ce public assiste aux diverses productions d’un théâtre, parce que cet établissement est dirigé ou bien «animé» par une telle personnalité.

    D’un autre côté, de tels choix de la part du Ministère de la Culture peuvent être justifiés du fait qu’en Grèce n’existe pas d’école ou institut de niveau supérieur ou universitaire qui peut former des gens capables d’administrer des établissements artistiques. Ce qui est souhaitable, en premier lieu, est la compréhension du problème général et ensuite l’initiative de créer de tels instituts qui auront comme but la nomination aux postes supérieurs des établissements artistiques de tout genre (musées, centres culturels, cinémathèques et surtout du ministère de la culture lui-même) certains de ces étudiants.

Les relations entre les trois organes administratifs

Le but principal du législateur qui a créé la loi de 1931 exigeant l’existence de ces trois organes administratifs, a été le contrôle financier de ces établissements. Autrement dit le législateur, représentant la volonté des autorités qui sont au pouvoir central  -et à travers eux l’exigence des citoyens quant à l’économie publique-  a proposé l’existence des trois organes administratifs dans un système où chacun d’eux contrôlerait les deux autres, pour toute décision et à tout niveau de l’exercice de la direction des théâtres nationaux. Il est caractéristique que dans des établissements artistiques de moindre importance comme ceux des théâtres municipaux périphériques  -où la somme des subventions est largement inférieure à celle des Théâtres Nationaux-  il ne s’est pas trouvé nécessaire d’installer ces trois centres de décision: ici l’administration est la tâche d’un directeur artistique qui souvent est un metteur en scène connu sur le territoire grec, accompagné d’un conseil administratif, composé du Maire de la Ville comme président et de certains personnalités (pas nécessairement artistiques) comme membres.

   Par contre dans les théâtres nationaux et puisque les décisions qui se prennent sont à la base artistiques, elles sont difficilement contrôlables par les responsables des deux ministères de tutelle. C’est pourquoi l’installation de trois organes au service des deux ministères a été décidée.

Quelques données quantitatives des trois organes

La situation critique actuelle des théâtres nationaux en Grèce, oblige à procéder à certaines réflexions quant à l’organisation et le fonctionnement de leurs organes administratifs. Un grand nombre d’articles ont été écrits et plusieurs débats, officiels ou non, été consacrés à cette question qui, aujourd’hui est devenue primordiale. Néanmoins et malgré le fait qu’au fond celle-ci est plutôt d’ordre qualitatif  -qui est à la tête de ces établissements et sur quelles qualifications personnelles- ce qui doit nous préoccuper avant tout ce sont certaines données quantitatives: le nombre des membres de chacun des organes administratifs, le nombre des réunions nécessaires par mois pour leur fonctionnement optimum, ainsi que  -et surtout-  les limites de l’exercice de leurs autorités.

Nombre de membres des trois organes

En ce qui concerne le nombre de membres de chacun de ces organes, il faut savoir que celui-ci n’était pas toujours le même. Pour le C.d’A. il était tantôt de six personnes, tantôt de neuf, tantôt même de sept (Gargalianos, o.p. : 167). Pour la commission artistique les choses sont encore plus divergentes: celle-ci est arrivée à compter seulement deux membres pendant certaines périodes et cinq ou sept en d’autres circonstances.

Les raisons de ces variations quantitatives étaient de deux origines. La première relevait d’une volonté étatique d’aider et aussi de contrôler des théâtres. La seconde d’une difficulté à trouver les membres compétents à de telles fonctions.

   Ce même législateur n’a pas proposé de formule selon laquelle le nombre de chacun de ces organes est fonction des œuvres-productions montées par année, par chaque théâtre  -ou plutôt fonction de la somme versée chaque année aux théâtres sous forme de subvention. Le nombre des membres de ces organes, surtout celui du C.d’A. doit avoir aussi un rapport étroit avec le nombre des membres du personnel dans sa totalité de chaque théâtre ou également avec le nombre des besoins et nécessités du théâtre. D’un autre côté, le nombre des membres de la commission artistique doit avoir un rapport étroit avec les pièces proposées chaque année par le théâtre, puisque tout travail de la C.A. commence précisément par la lecture des pièces de théâtre.

Durée idéale du service de chacun des organes administratifs

Une autre donnée quantitative est la durée de l’exercice de leurs fonctions. Pour le directeur et le C.d’A., celle-ci atteint actuellement trois ans, mais le début de la durée de l’exercice du directeur ne coïncide pas automatiquement avec celle du C.d’A. et vice-versa, ce qui cause des problèmes supplémentaires: lorsque le C.d’A. se trouve en position d’exercer pleinement ses fonctions, le directeur avec lequel il collabore étroitement tout au long de l’année, arrive en fin d’exercice. La durée de l’exercice de chacun de ces organes est l’affaire du Ministère de la Culture qui a déterminé ces limites dans le temps (J.O. A’ 262, art. 4. 1) afin de ne pas donner l’occasion à des excès administratifs ou de pouvoir. Il faut également souligner que tout membre de ces organes est nommé pour une période plus ou moins courte  (de 2 à 4 ans), en se mettant au service de ces théâtres et par conséquent au service d’un bien public qui est un établissement national. Pourtant ici et pour une fois de plus la loi de Baumol est justifiée sans que son propre créateur connaisse d’avance que ce type de problème serait créé dans les théâtres nationaux et qu’il amènerait à une baisse éventuelle de la productivité théâtrale. Tant les trois niveaux de contrôle que la courte durée de service des membres des trois organes sont des situations qui n’existaient du tout au moment de l’invention de cette loi par Baumol. Pourtant ils le justifient complètement mais montrent, en même temps, qu’il s’agit d’une loi assez heureuse en ce qui concerne sa «carrière» postérieure et internationale. Quel sera le destin de cette loi si les théâtres nationaux décident d’abolir les trois niveaux de contrôle et en créer à leur place un seul? Quelles seront les conséquences si la durée de service de chaque membre de ce nouvel organe soit prolongée au double ou bien au triple de celle d’aujourd’hui? Il est certain que ces changements radicaux amèneront à une meilleure connaissance des vrais problèmes de ces théâtres de la part des dirigeants. Ils amèneront ensuite à une productivité théâtrale élevée dans son ensemble, ce qui prouvera que les axiomes baumoliennes ne peuvent être valables que dans les conditions de production qui doivent désormais appartenir à un passé néfaste de ces théâtres (Kotler, 2003: 125).

Le nombre idéal des réunions mensuelles

Une troisième donnée quantitative et à notre avis la plus importante est le nombre des réunions mensuelles de ces organes. Elle est importante car elle se trouve au croissement de quatre paramètres:

a.- du nombre des sujets à discuter concernant le personnel de toute sorte.

b.- du nombre des sujets à discuter concernant le fonctionnement général du théâtre (rapports et données internes et externes (relations avec d’autres établissements ou les divers ministères)

c.- du nombre des sujets introduits de la part du directeur

d.-  du nombre des sujets introduits de la part da la commission artistique.

C’est là que commencent les problèmes de la direction centrale. Il faut signaler ici que ces trois réunions se font toujours à huis-clos, il est, par conséquent, assez difficile pour quelqu’un de l’extérieur de savoir tout ce qui se dit et se propose pendant ces réunions: notre recherche sur ce point a été fondée sur les réponses et les réflexions que nous ont transmis les ex-membres, ainsi que les membres actuels de ces conseils autour du travail qu’ils élaborent. En premier lieu, dans un tel théâtre il y a trois types réunions de ces organes:

1. La réunion entre directeur et C.d’A. Il faut signaler que la présence du directeur est obligatoire aux réunions du C.d’A.

2. La réunion commune du C.d’A. et de la C.A. Ceci se fait lorsqu’ il s’agit de décisions très importantes ou au cas où le théâtre n’a pas de directeur; se sont alors ces deux organes qui se réunissent pour élire les candidats existants (Gargalianos, o.p. : 169). Notons ici que le poste de directeur est ouvert à tout citoyen qui se considère capable de s’occuper de telles tâches. Trois mois avant la réunion commune des deux organes, ce poste est  -de la part du théâtre-même déclaré vacant auprès des mass medias. La même annonce propose à tout citoyen grec qui croît avoir les compétences correspondantes, de déposer officiellement sa candidature auprès du théâtre. Toutes les demandes se discutent lors de la réunion commune citée ci-dessus  (cas  2e). S’il y a déjà un directeur dans le théâtre  -il ne s’agit donc pas d’une réunion concernant une décision sur le choix d’un directeur, il s’agit finalement de questions très importantes, questions qui peuvent concerner le destin même de l’établissement.

3. La réunion de la commission artistique. Celle-ci se réunit beaucoup plus rarement que la C.d’A., puisque son rôle est purement artistique (choix de pièces, choix des artistes  etc.).

Le nombre actuel des réunions est de l’ordre de deux par mois, pour chaque organe, mais ceci n’est pas toujours respecté car il n’y a pas de réglementation officielle propre au théâtre qui concerne ces points.

Deuxième partie: L’interdépendance

Néanmoins, le problème de toutes les donnés quantitatives mentionnées ci-dessus est un point assez complexe car chaque donnée dépend largement d’une autre: le nombre des membres de chaque organe administratif est un élément qui peut influencer une autre donnée, celle du nombre nécessaire des réunions. Par conséquent, si les membres du C.d’A. étaient, par décret, moins nombreux, ils pourraient décider beaucoup plus rapidement, car leurs voix seraient également moins nombreuses et ainsi les décisions plus rapides.

    Ceci soulève un autre problème, aussi important que les premiers: les qualités exigées d’un membre afin qu’il soit nommé. A été déjà analysé le fait que ces membres sont de personnalités extérieures, n’ayant par conséquent aucune connaissance sur les sujets pointus d’un théâtre national. La proposition venue de la part des employés du théâtre et qui suggère que dans les organes administratifs doivent se placer uniquement des personnes internes à chaque eétablissement (un représentant de la direction du personnel, un deuxième de la direction de l’économie, un troisième du directeur (son secrétariat), ainsi qu’un représentant de chaque département du théâtre) trouve une contrainte à la volonté du pouvoir étatique à contrôler le plus possible l’argent public (Gargalianos, o.p.: 171). Ce même pouvoir nomme dans ce cas certaines personnalités extérieures, mélangées avec un petit nombre d’employés propres au théâtre, dans le but d’installer d’une manière permanente, une certaine dualité de contrôle supérieur.

   De toute façon, ce qui manque dans ces réunions, à part une homogénéité, c’est l’organisation optimale: chaque sujet doit être introduit aux réunions officielles en un certain temps et ordre, groupé dans sa catégorie et présenté d’un ou deux membres maximum, qui donneront chaque fois et en clair les points centraux de leur introduction. Ce type d’organisation ne se fait pas et les raisons en sont citées dans les lignes suivantes.

Deux notions importantes: Nécessités et choix

Ce qui caractérise le processus qui se met en général en place dans le fonctionnement interne d’un théâtre national, sont les décisions qui se prennent pour deux nécessités du théâtre, nécessités que l’on peut distinguer de premier et de deuxième degré.

  La nécessité de premier degré (ou bien: importance) concerne uniquement le processus de la production théâtrale (symbolisé dorénavant par un «a»), car, c’est sur cette production précisément qu’est fondée l’existence des théâtres nationaux. La nécessité de deuxième degré, de moindre importance, mais également indispensable dans le fonctionnement général d’un théâtre national, concerne à son tour, l’entretien de tout équipement (symbolisé par «b1») (c’est-à-dire de bâtiments, objets, machines et autres outils divers) et de personnel de tout genre (gardiens, femmes de ménage etc., leur recrutement et rémunération)  (b2).

  Chacune de ces deux nécessités exige son propre processus administratif, qui doit passer à travers les réunions des trois organes de la direction centrale. Ces trois organes élaborent chacun un certain travail, pendant lequel sont prises les décisions mentionnées ci-dessous.

  Ce qui peut servir comme point de repère tout au long de notre analyse, est le contenu de la première nécessité, c’est-à-dire tout ce qui concerne la raison pour laquelle un théâtre existe, voire les représentations théâtrales (Kotler, o.p: 197). Les trois organes administratifs d’un théâtre national travaillent principalement pour ces décisions de première importance, en laissant en second lieu tout ce qui est inclue dans la deuxième nécessité.

Ainsi dans ce premier ensemble de décisions, et toujours pendant les réunions des trois organes d’administration il y a une liste de choix qui doivent être faits et qui sont les suivants:

1.- Le choix d’une pièce

2.- Le choix des artistes qui vont, sous la qualité de collaborateurs extérieurs  -non employés permanents-  entreprendre le montage d’une pièce (on les appelle, à cette fin, et officiellement des entrepreneurs). Dans cette catégorie se trouvent:

a) le traducteur de la pièce, b) le metteur en scène, c) le décorateur, d) le costumier, e) le musicien,       f) le chorégraphe

3.- Le choix des artistes qui vont jouer dans une production théâtrale, c’est-à-dire les acteurs. Il faut noter ici que dans le cas des trois théâtres nationaux grecs les acteurs font partie du «stock-system», ils sont, autrement dit, des membres permanents d’une troupe, état que, pour le cas grec, nous pouvons qualifier de «fonctionnariat».

4.- Le choix des acteurs artistes ou techniciens qui vont accompagner chaque production théâtrale. Dans cette catégorie se trouvent:

a) les assistants des entrepreneurs, mentionnés dans la catégorie de choix «2», c’est-à-dire les assistants du metteur-en-scène, du décorateur/costumier, du musicien et du chorégraphe.

b) le guide du spectacle

c) le souffleur

d) un ou plusieurs «assistants de scène»

e) les techniciens proprement dit, souvent un de chaque catégorie (son, lumière, mécanique, etc.)

5.- Le choix du lieu, où vont se dérouler les représentations. Ce choix s’effectue surtout dans les cas du Théâtre National d’Athènes et celui de Thessalonique, qui possèdent plusieurs lieux de représentation.

6.- Le choix sur tout achat qui doit faciliter les productions théâtrales ou bien qui pourra servir pour la décoration (le cas le plus fréquent d’achats importants pour un spectacle).

    Les trois organes administratifs d’un théâtre national, le directeur général, le conseil d’administration et la commission artistique se réunissent, séparément chacun ou les trois ensemble, pour couvrir cette nécessité de 1er degré et procéder à des décisions qui aboutissent à ces six types de choix.

Distinction selon la provenance d’une proposition

Avant d’analyser le processus d’une décision de la part de chacun de ces trois organes administratifs, il faut préciser que tout ce qui se discute dans ces réunions vient de deux directions, une de l’intérieur du théâtre (par les employés) et une autre de l’extérieur, ou plutôt des personnes qui ne sont pas des employés des théâtres, mais qui font partie de ces trois organes (les membres du C.d’A., de la C.A. ou le directeur même).

    De l’intérieur du théâtre viennent les propositions qui concernent la nécessité mineure, c’est-à-dire celle de l’entretien de l’équipement et du personnel. De l’extérieur viennent les propositions qui concernent la production théâtrale et rarement de propositions qui touchent le fonctionnement interne de ces théâtres, c’est-à-dire les nécessités de 2eme degré (Kotler, o.p. : 139).  Ici commence une première difficulté quant à l’exercice de la direction de ces théâtres: les membres de ces organes sont proposés par le Ministère de la Culture et viennent de domaines professionnels divers, comme l’Université (ils y sont professeurs), les arts plastiques (peintres, décorateurs), jamais du théâtre même. Néanmoins, du côté de l’intérieur des théâtres nationaux il y a les divers hauts fonctionnaires qui peuvent protéger les intérêts propres du théâtre, surtout lorsque les idées et propositions des membres des trois organes amènent le théâtre à un déséquilibre, financier et artistique.

   Chaque organe administratif travaille sur certaines de ces nécessités ou choix. Ces champs d’actions des trois organes administratifs souvent s’interpellent, jusqu’au point de créer des problèmes administratifs, surtout à cause du fait que toute question artistique a toujours un rapport avec les finances de la Maison (Gargalianos, o.p.: 173).

   Un choix artistique ou administratif est souvent fonction de deux ou trois organes administratifs. Ne sont pas rares les cas où de vives controverses se soulèvent entre le D.G. et la C.A. ou bien qu’une querelle s’installe entre le C.d’A. et la C.A. Certains fonctionnaires des théâtres nationaux, spécialisés dans les questions juridiques, affirment souvent qu’à cause de ce phénomène, les membres de la C.A. doivent faire partie du C.d’A. et que le D.G. soit en même temps le président du C.d’A. Pourtant ces réflexions restent de simples propositions car les démarches nécessaires et la décision finale incombent uniquement au Ministère de la Culture, personne morale caractérisée par une grande rigidité administrative.

Troisième partie: Les quatre temps de décisions

Il est important aussi de connaître le temps dans lequel se déroulent les diverses réunions de ces trois organes. Si celles-ci se passent en début de saison il est naturel que leurs sujets principaux soient autres que ceux des réunions du milieu ou de la fin de la saison. Ainsi il y a également une autre distinction, selon le temps, citée dans le tableau ci-dessous.

   Le temps du fonctionnement administratif d’un théâtre est divisé ici, pour notre facilité, en quatre parties, caractérisées par les quatre saisons de l’année, la première étant celle de l’automne, la deuxième celle de l’hiver, la troisième du printemps et la dernière celle de l’été. Chacune de ces parties est représentée par un mois, au début duquel se déroulent les réunions les plus importantes.

   Les questions de chaque production théâtrale sont discutées surtout après la fin de l’hiver et sont inclues dans la programmation de l’année suivante. Par contre, les sujets sur l’entretien de l’équipement d’un théâtre national sont presque omniprésents, tandis que tout ce qui concerne l’engagement du personnel secondaire est une affaire qui, du simple fait qu’il n’influence pas les déroulements des représentations, peut entrer dans la liste des propositions à tout moment.

    En ce qui concerne les choix finaux, il est évident que celui des pièces (choix «1»), c’est-à-dire la programmation de l’année suivante soit faite surtout vers la fin du printemps. Le choix des artistes-entrepreneurs (choix «2»), des artistes-acteurs (choix «3») et des autres artistes ou techniciens (choix «4») est une question qui préoccupe la direction centrale des théâtres nationaux, tout au long de l’exploitation annuelle, puisqu’ici il s’agit d’un choix qui se modifie sans cesse et selon les besoins de chaque production par rapport aux autres. Les décisions concernent les lieux («5») où vont se dérouler les représentations, se prennent vers la fin du mois de mai et surtout lors de l’annonce de la programmation de l’année suivante. Enfin tout achat concernant les productions  théâtrales (“6”) surtout ceux des décors, est un sujet qui  préoccupe les organes administratifs du théâtre à tout moment, surtout deux mois avant la première représentation de chaque production, car c’est alors que s’effectuent les achats principaux des décors et costumes (Kotler, o.p.: 140). Ce type d’achats est un problème qui concerne presque toutes les productions d’un théâtre et puisque la subvention étatique arrive au théâtre partiellement, il est certain que les problèmes des organes administratifs d’un théâtre se multiplient: ils ne sont pas en position de savoir exactement et à tout moment, quelle somme appartient à chaque production. La seule solution est la division de la subvention selon des estimations qui peuvent être faites par les hauts fonctionnaires du théâtre qui sont habitués à des calculs de ce type (Gargalianos, o.p.: 174).

    Le législateur qui a créé la loi de 1931 et les suivantes, a prévu de tels cas  et a envisagé la présence d’un fonctionnaire du théâtre dans les réunions des C.d’A. et de la C.A. Ces personnes ont une expérience assez large dans ce domaine et une spécialisation tant économique que -partiellement-  artistique. En effet, aujourd’hui il y a toujours une personne dans le théâtre ayant des compétences mentionnées ci-dessus et dont le rôle est purement consultatif, surtout lorsqu’il s’agit de décisions et choix de ce type. Le théâtre d’Etat de la Grèce du nord a eu dans ce poste et pendant vingt-neuf ans (1961-1990) un fonctionnaire qui  avait deux compétences distinctes mais très bien articulées entre-elles: il était le fonctionnaire du théâtre, ayant une expérience assez large dans le domaine financier et -partiellement- artistique.

Conclusion

L’administration des théâtres nationaux en Grèce est la tâche d’un directeur artistique qui souvent est un metteur en scène connu sur le territoire grec, accompagné d’un conseil administratif, composé du Maire de la Ville comme président et de certains personnalités (pas nécessairement artistiques) comme membres. On a constaté dans cet article que le rôle des autres organes administratifs, comme celui du Conseil d’administration et les relations qui se tissent entre le directeur et le Conseil, est très important.

Les fonctions principales d’un tel directeur sont le choix des collaborateurs intérieurs et extérieurs (artistes de toute genre), comme aussi l’assistance aux réunions du C.d’A, dans le but de procéder à des décisions qui concernent le produit artistique (spectacles) et les rapports humains dans le personnel. En même temps il est le lien administratif entre les autres directions majeures, celle de personnel et celle de l’économie et les organes administratifs du théâtre, surtout lorsqu’ils ont du mal à communiquer entre-eux, pour des raisons de temps disponible minime, et de différences dans leur approche.

Bibliographie

Gargalianos, S, (1994). Gestion d’Institutions Culturelles – L’application de la Loi de Baumol dans le cas du théâtre grec subventionné. Thèse de 3e cycle. Université Paris-IX.

Gargalianos S. Giannakopoulou I. (2012) Management Marketing de Theatre. Thessaloniki: Romi

Kotler, P. (2003). Marketing Management, 11nd edition. Prentice Hall. New Jersey

Montana, P., Charnov, B. (2009). Managemet.  Athènes: Kleidarithmos.

Benhamou-Ηuet J. (2001). Art Business–Le marche de l’art ou l’art du marche. Paris: Assouline.

Pavis, P. (2006). Dictionnaire du Théâtre. Athènes : Gutenberg.

Petrov, G., Tzortzakis G., Tzortzaki A. (2001). Marketing-Management. Athènes: Rosili.

Kotler, P. (2003). Marketing Management, 11nd edition. Prentice Hall: New Jersey

Montana, P., Charnov, B. (2009). Management. Athènes: Kleidarithmos

Papalexandri N., Bourantas, D. (2003). Management des Ressourcres Humaines, Athènes: G. Benos

Sandhusen, R. (2008). Marketing. Athènes: Kleidarithmos

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *